Samedi 25 et Dimanche 26 Août
Retour dans le Valgaudemar , cette fois au refuge de Vallonpierre , avec Grégoire . Il est venu de Toulouse pour le week-end dans le but de monter au sommet du Sirac . C'est dire si il est gonflé à bloc et si le Valgaud c'est beau !!!
La météo a prévu une belle journée Dimanche au coeur de cette période perturbée . Pour monter au refuge nous essuyons plusieurs averses . Un bon orage claque le soir . Heureusement , nous avons un toit , un lit et une couette . Au moment de se coucher , le brouillard est complet . Un campeur vient trouver les gardiens pour l'aider à retrouver sa tente plantée à même pas cent mètres du refuge .
Quatre heures trente : le réveil sonne ... le brouillard occupe encore le terrain .
Cinq heures , il est toujours là et il est temps pour les alpinistes de sortir du refuge . Je me fait réexpliquer par Claude le gardien la façon la plus sûre de négocier le petit plat à la sortie du refuge pour rejoindre le pierrier qui mène au pied de la face . On y voit pas à un mètre . Au bout de cinq minutes , j'hésite : le chemin se confond avec les sentes de brebis . Je décide de revenir sur mes pas et retourner au refuge respecter scrupuleusement le sentier . Dix minutes après , toujours pas de refuge , je dois accepter la vérité : je suis perdu , sans doute à quelques centaines de mètres du bâtiment !!! Une demi heure d'errance plus tard , nous tombons nez à nez avec un poteau indicateur situé à deux minutes du refuge . Ça y est , j'ai retrouvé par hasard le chemin ! Je suis confus , vexé ... que doit penser Greg ... : "j'ai eu raison de prendre un guide , nous voilà perdus en 5 minutes , montre en main !"
Allez , pas le temps de me flageller , nous repartons sur le chemin du Sirac . Heureusement avec le petit jour , le brouillard se dissipe et nous marchons avec plus de facilité .
Mais l'affaire est loin d'être gagnée ... C'est une voie normale en piteux état que nous remontons .
Au niveau du glacier , la bosse de glace , avec les pluies de la veille et le regel sérieux de ce petit matin (le vent du nord souffle pas mal) , s'est transformée en bosse de marbre . J'ai l'impression d'être monté sur roulettes et d'avoir un maillet en guise de piolet . Nous progressons à quatre pattes et fort lentement en taillant des marches malgré nos crampons . Au dessus nous rejoignons en zigzagant entre les crevasses , une fine bande de neige qui court au pied de la face . Nous la remontons jusqu'à la corde fixe qui descend dans la pente .
Waouw ! On est au pied de la première longueur . C'est normalement le début des difficultés mais déjà , on a pas rien fait !!!
Ça caille "correct" et l'ascension est pénible . Arrivés à la brèche , on bascule côté sud : plus de vent , du soleil ... on revit . La fin jusqu'au sommet est facile et plus avenante .
Là haut Greg est aux anges , on a réussi !
Bravo , c'était pas donné aujourd'hui !!!
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