jeudi 28 juillet 2011

Bonne à souhait la Bionnassay!

lundi 11 et mardi 12 Juillet... l'arête N du Weissmies

Pour Pascal, l'hiver c'est: plongée, sable fin et colliers de fleurs... alors que l'été c'est plutôt: crampons, piolet et corde au baudrier. Cette année, l'objectif c'est la traversée Royale. Alors pour the fiston fraichement débarqué de London, il s'agit de s'acclimater correctement. Je le cueille à Cham' et nous partons dans le Valais vers Saas-Fee.
Mon dos bloqué m'incite à proposer à Pascal une course à partir d'un refuge à marche d'approche limitée... tout va bien nous montons en télécabine jusqu'à la Hohsaas Berghaus... ce qui nous fait 40 mètres de marche d'approche... à savoir 1 minute... on a quand même un dénivelé positif de 1 mètre!
Sur la terrasse c'est ambiance fête de la saucisse à Frankfurt: la sono crache des chansons guillerettes à la mode germanique.
Boire, manger, dormir...
Retour sur la terrasse à 5h du mat'... on change de registre: Lady Gaga et son "Juda" nous invitent plus à boire une dernière  Vodka-RedBull avant l'after qu'à enfiler le baudrier pour jouer les équilibristes sur l'arête N du Weissmies.
C'est parti! Les 4 cordées qui tentent ce matin cette arête N se répartissent correctement le long de l'itinéraire. Ici, la particularité c'est qu'on grimpe sur des feuillets inclinés. Le versant nord propose des pas de dalle variés tandis qu'au sud ce sont en général des pas de bloc en dévers!!!
L'escalade est chouette: longue et aérienne. Puis l'arête de rocher évolue en arête de mixte puis de neige avant de rejoindre le sommet.
Là haut le vent souffle et nous repartons assez vite sur la voie normale très très fréquentée. Et pour cause, l'itinéraire sinue entre séracs et crevasses... magnifique!

  
jeudi 14, vendredi 15 et samedi 16 Juillet... de l'arête Mettrier à la traversée de Bionnassay

Vers midi, nous retrouvons Stef et Didier au Fayet pour monter ensemble au refuge de Plan Glacier, au pied de la face N des dômes de Miage.
Nous avons tous les quatre le même projet: chevaucher la longue arête de Miage au Mont Blanc. Didier est arrivé de Paris dans la nuit et malgré une acclimatation de bigorneau il gambade en plein brouillard sur l'interminable moraine.
Bière, tartiflette, dodo...
5h du mat' sur la minuscule terrasse de Plan Glacier: nous nous préparons tous les 4 entre pleine lune et mer de nuages.L'arête Mettrier est très sèche cette année. Nous sommes obligés de la gravir depuis sa base.
La seconde moitié, en neige normalement, est composée de gravier gelé, qui nous force à quelques patinages et coups d'accélérateur.
C'est avec plaisir que nous mettrons les crampons pour négocier les 150 derniers mètres.
Sortis en crête, nous rejoignons le sommet oriental avant de redescendre sur Durier. L'arête est ludique et variée bien qu'assez longue.
On s'affale avec plaisir autour de l'unique table du refuge et savourons un bon plat de "carbonara". Un pichet de vin la dessus, une bière pour noyer le tout et notre sieste est excellente!
La même au dîner, c'est la nuit qui est correcte.
4h du mat'... pas de terrasse au refuge Durier, que de la neige. Aujourd'hui, c'est un peu le crux de la traversée: Bionnassay et sa réputation sévère. Interdit de s'emmêler les crampons! Nous partons tous le quatre bien concentrés.
A la montée l'arête est mixte. La partie rocheuse qui paraissait très raide du refuge dévoile sa ligne de faiblesse.
L'escalade sur de grosses épées y est autant étrange que sympa.
Nous parvenons ensuite au sommet que nous chevauchons... OK, c'est pas une légende, l'arête de neige qui descend sur le col est effilée, étroite et plongeante.
Hallelujah, dans les sections les plus vertigineuses, nous pouvons progresser chacun d'un côté de l'arête. L'ambiance se détend au fur et à mesure que nous nous rapprochons du col de Bionnassay.
Au delà, ça va beaucoup mieux et au piton des Italiens, c'est la franche bonne humeur! Par contre le ciel se voile sévèrement.
Les prévisions météorologiques annoncent du mauvais pour la fin d'après-midi.
Déjà heureux d'arriver au dôme du Gouter, nous ne jouons pas plus et abandonnons l'idée de traverser sur les 3 Monts... tant pis!
Mais quelle classe déjà cette traversée... et puis merci à vous 3 pour ces moments passés là-haut!

mardi 19 juillet 2011

Louis au pic Coolidge

Samedi 9 et dimanche 10 Juillet
Comme chaque début d'été, Louis et son équipe viennent prendre de l'altitude sur les sommets des Ecrins. Cette année, notre objectif est le pic Coolidge. Nous retrouvons donc (Jean-Mi, Bruno et moi) l'équipe habituelle ainsi que quelques nouveaux pour monter au refuge Temple Ecrins.
Fidèles à une organisation irréprochable et à une ambiance conviviale, Lulu et Louis nous comblent de petites attentions bien sympas: thermos géant de café après le pique-nique ainsi que bonnes bouteilles au diner.
Le lendemain matin, très tôt, nous décollons. Il fait un temps bizarre entre éclaircies et nuages noirs.
Depuis le temps que nous faisons de la montagne ensemble, l'équipe a gagné en expérience et tout le monde commence à bien se comporter.
Nous traversons la bande de rocher sans encombre et remontons tranquillement la pente de neige jusqu'à l'arête sommitale.
Encore quelques pas de mixte et nous atteignons tous le sommet. De là haut, nous tutoyons les "grands" des Ecrins: la Barre, les faces nord du glacier noir...
Encore bravo à toute l'équipe.

lundi 18 juillet 2011

Le pilier Paquet et autres escalades autour du refuge de la Selle

Dimanche 3 Juillet
Jean et Christophe forment une cordée au sein de laquelle règne la bonne humeur. Leur projet serait de faire la traversée de la Meije, un de ces quatre... Alors ils s'entraînent et passent du temps en montagne.
Avec ces 2 lascars, on va passer 3 jours d’alpinisme au fond du vallon de la Selle. Ce matin, on grimpe vers La Grave avant de prendre les remontées mécaniques pour monter en refuge. On remonte donc les 6 longueurs de l’arête de la cascade des Fréaux.
On révise les manip’, les enchainements de longueurs… Après le pique nique, nous nous laissons transporter par le télécabine jusqu’au glacier de la Girose. Remonter sur le glacier jusqu’au col de la Lauze nous permet de basculer sur le versant sud et de rejoindre le refuge en descendant… chouette !
Moins chouette c’est l’énorme chute de pierre qui nous arrose lors de la descente mais qui nous épargne miraculeusement. On s’en sort avec un accroc sur le crâne et sur le sac de Jean ainsi qu’une bonne frayeur. Au refuge une bonne bière nous aide à oublier.

Lundi 4 Juillet
La météo annonce l’arrivée d’une perturbation dans la journée.
Nous choisissons donc de remonter l’arête SE de la Tête Nord du Replat, pas trop longue et pas trop dure.
C’est l’occasion pour Jean et Christophe de mener la course et de se familiariser avec l’assurage en mouvement.
 Au milieu de l’arête, le ciel couvert nous lâche les premiers flocons. Nous grimperons le reste de la voie dans une ambiance fêtes de Noël.

Mardi 5 Juillet
Grand beau…ouf ! Nous devons remonter aujourd’hui le pilier Paquet au Rateau.
C’est une belle arête au soleil, qui réserve des longueurs de véritable escalade.
Les acrobaties qu’elle réserve comblent toute la cordée.

Nous arrivons heureux au sommet et encore plus heureux sur la terrasse du bar d’altitude où nous basculons une bonne bière bien méritée.

samedi 2 juillet 2011

La Barre des Ecrins

Lundi 27 Juin
Ce matin, j'attends Serge, un gaillard, en terrasse du Refuge Cézanne, avec comme objectif la voie normale de la Barre des Ecrins. La météo annonce grand beau, c'est bon pour nos affaires. A papoter, la montée au refuge des Ecrins passe vite. Là haut, une part de gâteau et une bonne bière nous fait patienter jusqu'au repas.

Mardi 28 Juin
Réveil à 3h du mat'. Nous décollons peu de temps après. Le long plat du glacier Blanc nous permet de régler des petits détails techniques.
A la lueur des frontales nous attaquons les premières pentes. Nous nous faufilons entre les crevasses, le soleil se lève.
Bientôt, nous parvenons à la brèche Lory.
Aï, aï, aï, nous sommes au pied du premier ressaut technique. C'est raide, le rocher est froid et les crampons aux pieds ne facilitent pas l'affaire.
Ensuite c'est une arête mi-rocher mi-neige qui nous attend. Serge reste imperturbable et très efficace.
En début de matinée nous foulons le sommet: grand beau, seuls... top!
 

vendredi 1 juillet 2011

De l'Alphubel à l'Allalinhorn

Vendredi 24, Samedi 25 et Dimanche 26 Juin
Etienne est peintre. Peintre de montagne, comme son grand père Jacques Fourcy. Il y a peu de temps, à partir d'une carte postale, Etienne a peint l'Allalinhorn, un des 4000 du Valais.
Après les pinceaux, il a voulu passer aux crampons... Et il a donc demandé à Jean François d'organiser un petit séjour dans le Valais pour gravir le fameux sommet. C'est ainsi qu'une petite équipe s'est lancée à sa découverte. 
Avec Frédérique, Jean François, Christophe et Etienne nous montons donc à Täschhütte en fin de journée.
 
Un réveil matinal et nous quittons le refuge en direction de l'Alphubeljoch.
 
 Un petit passage au sommet du Feechopf puis nous descendons le Fee Gletscher. 
La neige est cassante et molle. Elle rend notre progression particulièrement pénible au milieu des crevasses qui commencent à s'ouvrir en cette saison. C'est bien fatigués et bien mouillés que nous arrivons à la Berghaus Längflue. 
Le refuge n'est pas gardé, mais prévenus de notre passage, les gardiens nous ont laissés de quoi préparer le diner et le petit déjeuner. Grand confort!
 Le lendemain matin, nous quittons tôt la Berghaus. Le lever du soleil sur l'Allalin ravit la petite équipe. 
Nous sommes seuls. Les remontées mécaniques de Saas Fee ne cracheront que plus tard le flot des alpinistes venus gravir le sommet à la journée. 
Au sommet, nous rejoignons ceux venus de l'autre versant. 
Le soleil commence à chauffer et il est temps de redescendre dans la vallée. Un peu fatigués par ces 3 jours de marche, nous sommes contents de retrouver la civilisation et le téléphérique qui nous ramène à Saas Fee. 
Bravo à tous les 4!
Et... j'ai cru voir le Mont Rose en peinture, non???

Pour en savoir plus sur Etienne: