mercredi 28 juillet 2010

Le pilier Pâquet au Rateau

mardi 27 Juillet
Après nombre de changements et rebondissements, nous décidons Bernard, Alain et moi d'aller user nos semelles "Vibram" du côté du Rateau. On m'a toujours dit du bien du Pilier Pâquet en face sud, alors je suis tenté d'aller y jeter un coup d'œil. Mon pote Alex m'explique la façon chamoniarde de rejoindre le refuge de la Selle et c'est parti!Nous montons donc en milieu de journée par le téléphérique de la Grave: direction le col de la Lauze. On s'offre au passage le pic de la Grave puis on descend jusqu'au refuge de la Selle.
L'accueil y est toujours aussi top et l'on s'inquiète immédiatement de ma corde perdue bêtement (puis retrouvée) un an auparavant sur le sentier de la pointe d'Amont.Nous passons une bonne soirée: bière, vin, génépi... tout le monde est détendu.
mercredi 28 Juillet
Le froid a envahi les Alpes ces jours ci et j'ai oublié ma petite doudoune sans manche dans ma voiture. Autant de raisons qui font que Bernard réussit facilement à me convaincre de décaler le réveil d'une heure!Une bonne nuit, un bon petit dej' et nous sortons au petit jour du refuge. Nous rejoignons le pied du pilier en 2h30. A l'attaque, je fais une petite démonstration de surf sur bloc pourri à Alain et Bernard qui me rattrape au passage... merci! Petite re-concentration et c'est parti pour 400m de très beau rocher de difficulté raisonnable.Mis à part une cordée dans la traversée du Rateau, la montagne est calme et nous prenons beaucoup de plaisir à remonter ce pilier parfois très aérien. Un peu avant midi nous arrivons au sommet.
La redescente de la voie normale ne pose aucun problème et en une heure nous atteignons la buvette du col de Ruillans. Nous y basculons une bonne bière puis nous nous laissons aller dans les télécabines jusqu'à la Grave et la voiture... Super journée!

vendredi 23 juillet 2010

Mille Blues

Acte 1:
L'été dernier, Rémy Karle, guide très actif du Valgaudemar, commence à ouvrir seul un itinéraire dans la grande face sud des Rouies. Il franchit le mur du bas sur du rocher compact, ce qui l'encourage à poursuivre son aventure. Après une zone de gradins, la paroi se redresse à nouveau. Il ouvre 4 longueurs de plus. L'entreprise est longue et Rémy commence à parler à sa caméra. Un jour, découragé par un mal de pied sévère et par un peu trop de solitude, il enlève ses chaussons et se décide à redescendre. Si la voie n'est pas finie, en tout cas il en a trouvé le nom: elle s'appellera "Mille Blues", en clin d'œil à son moral à 910 hPa.
La neige arrive début Octobre. Tout reste figé.

Acte 2:
Cet hiver à Merlette, lors d'un apéro, je fais parler Rémy de cette voie.
Quelques verres de bière plus tard: "Tope la, on va finir ta voie l'été prochain!"
En début d'été, une fois la face sèche, on se réserve 2 jours pour aller finir le chantier.

Acte 3:
dimanche 18 et lundi 19 Juillet
Ah ça, pour un chantier, c'est un chantier!!!
Georges nous réveille avec tout le monde à 4 heures. Nous partons peu de temps après. A 5h30 nous voilà au pied de l'éperon sud-est, comme la veille! Et c'est parti pour une heure et demi de terrain de "merde"! L'idée c'est d'arriver aux cordes fixes depuis les "vires" d'accès des voies de la face sud. (D'ailleurs, j'ai un peu revu la notion de "vire" depuis... Une vire en fait, n'est pas forcément plate... Certaines peuvent même être très inclinées...!!!).
Ouf, arrivés aux cordes fixes, je me jette sur le relais, y installe ma longe et me laisse aller dans mon baudrier! Puis on remonte prudemment les 150 mètres de corde fixe. Bien nous prend, Rémy découvre avec effroi que l'une est bien bien amochée. Au dernier relais installé, on retrouve le sac de matériel laissé depuis 9 mois sous la neige. Et bien, le matériel n'aime pas trop passer l'hiver en altitude... Nous passons une heure à nous préparer et à trier ce qui est encore utilisable. Ensuite nous partons pour 5 longueurs. Le rocher est correct bien qu'encombré de blocs et de pierres posées. L'escalade est minutieuse. Nous plantons un minimum de spits (4 maxi par longueur) et installons de beaux relais. Vers 17 heures nous nous laissons glisser le long des cordes fixes, désescaladons les vires (elles me semblent de plus en plus raides et j'ai horreur de me promener sans corde...) et arrivons au refuge. Georges nous prépare un fond de Ricard pour nous désaltérer et nous mangeons copieusement... (...Camille est une excellente cuisinière!)
Le lendemain, nous demandons à Georges un réveil à 3 heures car une longue journée nous attend. Nous devons finir la voie et redescendre le matériel... cordes fixes, perfo, goujons, pitons et friends...
Je commence à connaître l'attaque de l'éperon sud-est!!! Les vires n'ont pas poussé durant la nuit et personne n'y a passé un coup de balai.On remonte les cordes fixes. Je sens que j'ai fait quelque chose hier... Et c'est reparti pour l'inconnu. Nous ouvrons 3 longueurs supplémentaires avant d'atteindre l'arête qui mène au sommet. Rémy est aux anges: on a fini la voie. Reste maintenant à plier le matos.
En fin d'après midi on se retrouve une fois de plus sur les vires! Cette fois ci, nos sacs sont énormes. Nous laissons tout de même les 150m de stat' cachés. Rémy reviendra les chercher plus tard. Et c'est reparti pour faire les marioles sur les vires. Rémy semble habiter là, il s'y promène comme à la maison. Moi, très timide, je reste concentré comme un tube de "Régilait".Nous arrivons au refuge. Même punition: Ricard pour s'hydrater. Ça nous met en forme pour continuer la descente jusqu'à la voiture. Nous arrivons en bas complètement défoncés!
"Mille Blues" est terminée... Ce sont de bons moments passés avec Rémy et de belles longueurs ouvertes: une bien belle expérience.

mercredi 21 juillet 2010

Page 112 des "100 plus belles"

Vendredi 16 et samedi 17 Juillet
L'éperon sud-est aux Rouies est "un éperon haut de 800m qui dans sa partie inférieure borde la rive gauche du petit glacier de la Grande Roche du Lauzon et qui aboutit légèrement à droite du sommet". C'est vrai qu'il a fière allure cet éperon. Et avec Alain, revenu pour 3 semaines de vacances dans le Valgaud, nous sommes partis grimper cette ligne évidente bordant la grande face sud des Rouies.Booon... ouaaaaai..... c'est pas mal... c'est quand même pas fabuleux! Quelques passages sont grimpants et en bon rocher, mais la grande partie de l'itinéraire n'est pas exemplaire en matière de beau caillou!!! Reste le plaisir de tutoyer cette face immense et de s'y frayer un passage de manière astucieuse.
Rentré tôt au refuge, je profite de l'après midi pour faire une bonne sieste, blaguer avec Georges (le gardien) et sa ménagerie.(Georges à l'entrée du refuge)
(une des nombreuses hermines)
(les 2 bouquetins: Jean Claude et Alex)
(face au Pigeonnier)

dimanche 11 juillet 2010

Une revanche à la Meije

Il y a 2 ans, nous étions partis avec Jérôme, Anne Marie et "le fiston" (Pascal) pour faire la Meije. Il y a parfois des imprévus et nous nous étions à l'époque retrouvés sur les arêtes du Viso.

Jeudi 8 Juillet
Il est 8h30 et "le fiston" m'attend déjà de pied ferme à La Grave. Le temps de faire une navette de voiture, de boucler les sacs et d'enfiler les chaussures à réaction... nous voilà à 9h pétante devant la porte fermée du téléphérique... en début de saison la deuxième montée n'est qu'à 10h! C'est pas grave: une sirop de fraise (pour les balaises) au bar du coin et une heure plus tard nous voici dans les télécabines. Nous montons aujourd'hui au refuge du Promontoire par les Enfetchores. C'est un bel éperon rocheux qui sépare les glaciers de la Meije et du Râteau. Il permet de déboucher vers la brèche de la Meije par une agréable escalade.
Arrivés au Promontoire, nous filons repérer les premiers passages de la voie normale: du crapaud jusqu'au couloir Duhamel nous grimpons de jour ce que demain nous ferons de nuit. En pleine lumière, le rocher est magnifique!Vendredi 9 Juillet
"Debout, il est 3 heures!"
Allez, on sort de la couette, on prend le p'tit dej puis on sort sur la terrasse du refuge pour s'encorder. Le thermomètre affiche 9°... il fait "more" chaud! Ça y est, c'est parti. On saute "le Crapaud", on enflamme le "Campement des Demoiselles", c'est pas la prise de la Bastille mais celle de la "Muraille Castelnau", au "Dos d'Âne" on fait même pas bouger la prise, les "Autrichiens" sur leur dalle nous laissent passer (impressionnés qu'ils sont), on ronronne au "Pas du Chat", puis tels des jockeys au "Cheval Rouge" on galope jusqu'au sommet.Waouh, quel plaisir d'arriver au sommet! Jusque là "le fiston" est exemplaire. Le temps de recharger les batteries et c'est reparti pour une seconde course...Comme au Verdon, on commence par 3 rappels et on grimpe à nouveau sans jamais s'ennuyer tellement c'est varié: le rasoir en crampons, les câbles de la Zsigmondy, les arêtes, les petits rappels... Bon au bout d'un moment quand même et malgré les chaussures à réaction... pfff ça commence à être usant de faire les marioles sur l'arête! Heureusement nous arrivons au Doigt de Dieu. Un peu de désescalade, 2 rappels et nous prenons pied sur le glacier. Nous rentrons au refuge, péniblement tant la neige est molle.
A l'Aigle, quelle joie de poser le sac et de vider une canette de Coca les pieds à l'air!Pour moins de fatigue, nous avons prévu de descendre demain après une nuit au refuge.
David, le gardien, nous prépare un plat de lasagnes délicieux et nous débouche une petite bouteille de vin d'Espagne bien sympa.
Pascal qui d'habitude, ne dort jamais bien en refuge a passé là, une nuit comme à la maison!!!En tout cas, félicitation Pascal... une bien belle revanche!

mercredi 7 juillet 2010

La Barre des Ecrins

Lundi 5 Juillet
Sur le parking du pré de Madame Carle, j'ai rendez vous avec Martine et Christiane pour monter au refuge des Écrins. Il fait très chaud et la montée est longue, très très longue... Décidément, Christiane est abonnée aux montées en refuge interminables...: ce printemps nous avions effectivement prévu d'aller au refuge Adèle Planchard en ski.Mais bon, nous blablatons et ça passe plutôt bien. Le lendemain, les deux copines et moi envisageons la traversée Est-Ouest de la Barre des Écrins.

Mardi 6 Juillet
Il fait grand beau. Doucement mais sûrement, nous nous dirigeons vers la rimaye de la Barre. Une fois franchie, une pente de neige nous amène au pied du rognon rocheux, passage clé de la voie. Un dièdre raide et malcommode, aux prises verticales nous fait transpirer à grosses gouttes. Je suis très heureux de mousquetonner les trois pitons rencontrés et de trouver un bon relais pour assurer Martine et Christiane... elles aussi d'ailleurs! Et après, nous voilà en route vers le sommet sur le fil de l'arête.Le temps d'une photo à côté de la croix et nous nous lançons dans la descente. Ça commence à faire long et il faut toujours autant s'appliquer. Arrivés à la brèche Laury, nous sommes satisfaits de poser le pied sur quelque chose de stable!
Et ensuite, c'est l'interminable descente du glacier Blanc... Il fait chaud, le moral diminue mais finalement nous arrivons à la moraine du glacier, puis au refuge homonyme et enfin au pré de Madame Carle.
On est crevé mais bien content tout de même.

lundi 5 juillet 2010

Les arêtes de la Bruyère

Dimanche 4 Juillet
La veille, Pascal a débarqué à la Grave. D'habitude Pascal est accompagné de Jérôme et d'Anne Marie. Hélas, cette année pour diverses raisons (sans doute la peur en fait...) Jérôme et Anne Marie ne sont pas de la fête. Ils ont laissé le fiston tout seul pour aller chevaucher les arêtes de la Meije.
Donc dimanche matin, c'est de bonne heure que je retrouve Pascal et ses nouvelles chaussures. Elles sont aussi belles que lui en forme. A vive allure nous montons au pied des arêtes de la Bruyère. Aujourd'hui, c'est remise à jour au niveau des traversées d'arêtes. A peine nous avons décollé le pied du sol que nous sommes déjà au sommet!!! J'ai l'impression d'avoir un Pascal monté sur chaussures à réaction! Il m'avoue alors qu'il s'est entrainé régulièrement en course à pied et en escalade. Parfait! Si la météo est avec nous, ça promet une bonne journée à la Meije.