vendredi 21 août 2015

Le pilier Pâquet au Râteau ouest

mercredi 5 et jeudi 6 Aout
Yves est dans la région en famille , pour des petites vacances à la montagne . Et pour tutoyer les sommets , il a abandonné momentanément femme et enfants .
Son idée première était de gravir les Agneaux . Mais cet été , les Agneaux ont perdu de leur splendeur et de leur blancheur ... Ce seraient plutôt de bons vieux Moutons bien décrépis .
J'oriente donc Yves sur la face sud du Râteau et ses élégants piliers . Il en est un très abordable : le pilier Pâquet .
Une escalade en bon rocher , au soleil , de difficulté croissante . En effet , lorsque le pilier se transforme en tour , les choses sérieuses commencent . Elles ne durent pas très longtemps et on arrive assez vite au sommet . Yves gambade et ça fait plaisir de voir qu'on a fait le bon choix .
La descente entre les crevasses du glacier de la Girose offre un super spectacle .
Les genoux n'ont même pas le temps de chauffer que l'on boit un bon soda rafraîchissant en terrasse du restaurant panoramique .
Ce style de course est suffisamment rare dans les Écrins pour ne pas en profiter !!!


lundi 17 août 2015

La traversée de la Meije

Du mercredi 29 au vendredi 31 Juillet
On a un court créneau avec Martine et par chance ça va coller avec le petit créneau météo sans orage qui se profile . Ça sera pas grand beau mais ça sera sans orage ... Pour la traversée de la Meije c'est pas mal de pas être tendu par d'éventuelles activités électriques !!!
En montant par les Enfetchores .
Pour Martine , la traversée de la Meije , c'est un peu un rêve . Alors je profite d'une période de forme , pour lui proposer ... à froid .
Avant le glacier carré...
Par surprise , c'est la manière que j'ai trouvée pour éviter que Martine ne cogite trop . Car si Martine ne cogite pas , tout roule ... mais dans le cas contraire , c'est la cata .
La montée par les Enfetchores se fait en galopant . Je me surprends à avoir du mal à conserver la corde tendue . Faudra que je regarde sous ses chaussures , elle a dû bricoler quelque chose avec des ressorts ou un truc comme ça ...
... un poil plus loin ...
Le soir , au repas , Freddy , le gardien casse l'ambiance en annonçant une météo vraiment pas terrible , assez loin des prévisions d'avant hier . Bien que sans orage , ça sera couvert avec pas mal de vent .
L'incertitude liée au temps , remet un coup de serrage à la tension de Martine . Et cette tension atteint son paroxysme de n'importe quoi à la dalle des Autrichiens . Au pied du passage , je lui annonce que c'est le passage intrinsèquement le plus dur et qu'il faut pas qu'elle hésite à tirer sur tout ce qui dépasse . Bien mal m'en a pris , car quand vient son tour , Martine est obnubilée par les pitons et les cordelettes pendantes , et elle s'oblige à tirer dessus sans penser réellement à trouver le passage le plus simple . Je l'observe donc zigzaguer scrupuleusement d'une cordelette à l'autre sans toucher les prises de la fissure et sans se mouvoir réellement vers le haut ! Elle qui , en temps normal , grimpe bien , me fait n'importe quoi et grille en deux minutes son capital de force et de confiance !
Hooo , on voit le refuge de l'Aigle ....
Heureusement , elle se ressaisit et nous continuons jusqu'au Grand Pic . Là haut , je sais que quoi qu'il arrive , nous continuerons jusqu'à l'Aigle . Car une retraite avant le Grand Pic ne m'a jamais tenté ... ça m'a toujours semblé compliqué .
Au sommet du Grand Pic .
Pour la traversée des arêtes , nous prenons notre temps . Martine est fatiguée et les câbles sous la Zsigmondy n'arrangent rien . Mais clopin-clopant , nous arrivons au bout des arêtes puis au refuge de l'Aigle .
Couché de soleil , en plein repas bien mérité .
Et là , sur la terrasse du nouveau refuge , c'est avec une petite fierté que nous regardons le chemin parcouru depuis le sommet du Grand Pic de la Meije .
Bravo Martine et merci aux gardiens des refuges du Promontoire et de l'Aigle .



jeudi 6 août 2015

L'Enfer au (Grand) Paradis

dimanche 26 et lundi 27Juillet
- "Rendez vous au Kiosque , dimanche à 8h00."
Mat passe me prendre devant chez moi , on rejoint des clients à lui : une petite famille pour l'ascension du Grand Paradis . Isabelle , Thierry et Théo d'un côté et Yann et François de l'autre .
Ce mois de Juillet , on avait pourtant pris l'habitude du beau temps tous le jours . On est tombé sur les exceptions !
Dimanche , la journée se termine avec de la pluie . Elle nous a laissé le temps d'arriver au refuge Victor Emmanuel , mais dans la nuit , la voilà qui redouble d'intensité .
Miracle , tout s'arrête peu avant le réveil , laissant place à un fort vent du Nord et à un ciel étoilé .
L'ascension se fait donc sous les rafales qui parfois nous empêchent d'avancer . Le froid est mordant et l'avancée vers le sommet a un goût de supplice .
Peu avant le sommet , nous sommes obligés de scinder le groupe en deux : ceux qui souhaitent sortir de l'enfer et ceux qui veulent tutoyer le Paradis . Avec Thierry et François nous continuons jusqu'au sommet , sans toutefois pouvoir toucher la Vierge , pour cause d'embouteillage ...
Dare-dare , nous redescendons par le glacier de Lavaciau . Maintenant à l'abri ,nous pouvons profiter de la descente entre les crevasses . Nous rejoignons le reste de l'équipe , malgré tout enchanté du périple .