jeudi 27 Novembre 2008
Le réveil sonne à 3H00 ce matin là. Ça fait "crounch crounch" quand on marche dans la neige durcie. Les yeux dans le vague, on descend la route des gorges avec Richard, direction Salles pour prendre Jean Marc au passage. A 6H00 l'avion décolle de Toulouse et nous emmène à Amsterdam. Nous y retrouvons Stef avant de remonter dans un autre avion à destination de Muscat. Quelques mignonnettes de vin et plusieurs verres de Cognac plus tard, on atterrit bien amochés à Oman... vers 22h00.
On récupère le 4x4, on se trouve des shawarmas (شاورما) à manger puis on s'échoue sur la plage la plus proche.Le lendemain, embrumés et la bouche pâteuse, on se réveille au rythme du marteau piqueur. Nous sommes allongés sous des palmiers, au loin on entend un muezzin et devant nous l'océan... mais c'est quoi ce put*** de marteau piqueur!!! Ils refont la route en bord de mer et nous sommes à quelques mètres des travaux. Oman est un pays qui se modernise à grande vitesse.
Nous sortons des duvets, retournons à la voiture en saluant les cantonniers omanais. Avec un grand sourire et le regard amusé, ils nous rendent notre "bonjour". Il est 7h00 du matin, le soleil est déjà haut et il fait plutôt chaud.
De coutume, les omanais sont friands de camping sauvage. Le week-end venu, de nombreux campements (tentes modernes ou tentes bédouines) s'organisent un peu partout. Nous passons donc cette première journée à préparer notre séjour. Nous achetons tout sur place: toile de tente, couverture, réchaud, casseroles... la nourriture... et les tongs! A midi, on quitte Muscat, la capitale. Direction le jebel Akhdar, une chaîne de montagne qui s'étend à l'intérieur des terres.Nous souhaitons grimper à Oman. C'est un pays montagneux, très riche en caillou et très vaste. C'est donc aussi l'occasion de réaliser un "road trip". La route là bas, c'est tout ou rien. Soit c'est l'asphalte hyper lisse où les voitures se doublent à plus de 120km/h, soit c'est la piste sur laquelle la boîte courte du 4x4 est très utile. La traversée de l'Akhdar par les pistes nous a permis de faire un premier jour de couenne à la Gorgette. Très sympa. Le calcaire très sculpté est aussi très agressif.Les jours d'après nous emmènent aux tours d'Al Hamra. L'escalade des tours est chouette. On choisit une voie entièrement équipée qui franchit de beaux murs marrons de calcaire tranchant. Malgré la présence des goujons, on n'a pas vraiment envie de tomber: on grimpe sur des scalpels... Le bivouac dans un petit village sur les hauteurs est quatre étoiles: douches publiques, tables, bancs, électricité... (à Oman, l' électricité vient du pétrole et elle est gratuite).
Ensuite direction le jebel Misht. En chemin nous faisons une halte au jebel Ghul. Nous allons au pied de la paroi sans y grimper... (Mouaifff...)Le jebel Misht est une paroi peu connue mais mythique. Haute de 1000 mètres environ, elle a été gravie la première fois en 1979 par une expé française, invitée par le Sultan. L'ascension a nécessité 4 semaines et de nombreuses cordes fixes. L'armée vint rechercher les ascensionnistes en hélicoptère pour les amener directement au palais du Sultan. Le "pilier des français" était né et les alpinistes furent couvert d'or... (non, là je m'emballe!) La première répétition n'eut lieu qu'en 93 et fut réalisée en 3 jours. Autant dire qu'en installant le camp de base au pied de la face, on entendait les mouches voler! Mais bien qu'impressionnés nous étions quand même assez excités... le pilier, il a de la gueule.Bon, en fait, l'escalade a vachement évolué et la voie a connu plusieurs répétitions qui ont aidé à compléter l'équipement ainsi qu'à clarifier l'itinéraire. Sans avoir été particulièrement bons, nous avons bouclé le tour dans la journée. Il n'en reste pas moins une voie historique, plus impressionnante que difficile et plus classe à regarder qu'à grimper. Nous sommes tout de même rentrés bien fatigués au bivouac.
Le lendemain, on a repris la route. Maintenant nous descendons plus vers le sud et en bord de mer. Nous souhaitons grimper dans le wadi Tiwi. Nous comptons trois jours et plusieurs crevaisons pour nous y rendre. Nous traversons le désert de sable avec ses chameaux et ses dunes. Puis nous rentrons à nouveau dans les montagnes. Nous traversons le jebel Bani Jabir, véritable désert de pierre. Deux crevaisons dans la journée nous retardent beaucoup. Nous cherchons tout de même Majlis Al Jinn mais sans trop de conviction. Majlis Al Jinn c'est une des plus grande cavité souterraine au monde avec en plus un puits de lumière naturel qui en fait un endroit exceptionnel. Sans explications précises, impossible de trouver ce trou en plein désert.
pour les curieux: base jump à Majlis Al Jinn
Le soir nous sommes accueillis avec beaucoup de gentillesse dans le village de Mibam, terminus de la piste du long, très long wadi Tiwi. On nous offre un toit. Pas pour dormir dessous mais pour dormir dessus. Le village est en effet accroché à la montagne et seules les terrasses cultivées et les toits des maisons offrent un emplacement plat pour nos tentes. Nous grimpons la journée sur les très belles parois du wadi. Niveau escalade, on trouve de tout. Le meilleur côtoie le pire: François Pallandre a ouvert un chef d'oeuvre ("Emilou"), d'autres ont ouvert de vraies bouses. Le soir, au campement, c'est le défilé des habitants du village. On nous amène de l' "omani coffee" avec des dattes, on nous questionne sur ce qu'on fait, sur la montagne, si elle est mieux que chez nous..., nous soignons quelques plaies, on nous offre de la viande de chèvre pour l'Aïd... super!Pour profiter de la mer, nous prenons 2 jours de repos et déménageons vers Sur. Nous nous baignons et nous offrons des bières puis un repas bien arrosé dans un grand hôtel. Seuls les palaces servent de l'alcool dans ce pays moderne mais hyper traditionnel. Le soir on cherche une plage pour dormir. Nous en trouvons une déjà habitée. Les gens s'y sont installés pour voir les tortues pondre. En effet sous nos yeux, une tortue vient pondre dans la nuit. Étonnant.
Nous remontons dans le wadi Tiwi pour nos derniers jours d'escalade.Le dimanche 14 Décembre, nous plions bagages. Il est temps de rentrer doucement à Muscat... et puis on commence à se sentir fatigué.
On prévoit de se manger un dernier petit poisson grillé et puis de s'arrêter aussi à ce trou qu'on avait repéré... Et... plouf...! Aïe!
1 commentaire:
Quelques précisions de Francis Chaud... Merci
"En faisant un tour sur ton blog sur lequel je suis tombé en cherchant des photos du jebel Misht pour les montrer à un de mes fils, je constate une petite imprécision: nous avons bien été invité par le sultan (en effet pas couvert d'or quoi que....;)) par contre c'était en 77 et non pas en 79.
Pour info, si tu veux faire de la pub à de vieux guides des hautes Alpes, l'équipe était constituée de Raymond Renaud, Marc Salomez, Yvan Estienne, Francis Chaud.
Voilà voilà, sympa en tout cas de tomber sur ce type de site!!
Francis Chaud"
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