Moab, Utah...
Ça y est, voilà 6 jours qu'avec Anne nous sommes aux Etats Unis. A peine effleuré, le rêve américain a un petit gout amer... 12 heures d'avion, 8 heures de décalage horaire, une langue incompréhensible et... il nous manque un bagage... Tout est bien qui finit bien, il se trouve juste à l'autre bout d'un aéroport gigantesque, fraichement arrivé par un autre avion.
OK!
La voiture maintenant... petite chevrolet, avec aileron arrière, lookée sport et option fuck*** boite automatique! De nuit dans la banlieue de Denver, sous une pluie battante, à toujours vouloir passer la seconde, on atterrit dans un motel tenu par le digne père de Yakari.Le lendemain, direction Moab et Indian Creek pour commencer à grimper.
(de retour en France)
"Via Michelin" indiquait 5h30 pour rejoindre Moab de Denver. Il nous a fallu la journée. Les Rocheuses et la neige, la highway et ses camions démesurés qui nous doublent, Vail et sa multitude de fast-food (lequel choisir...?), le désert et ses grandes lignes droites ponctuées d'improbables fuel-stations... et ... Moab enfin, petite ville touristique dont les markets, restaurants, 4x4 rentals et autres indian's gifts shops illuminent la main street.
De là, on est à 3/4 d'heure d'Indian Creek, notre camp de base pour 18 jours... Le problème c'est que de nuit, dans un endroit inconnu, en plein désert, pour trouver le campement perdu au bout d'une piste défoncée... c'est super dur voire impossible! Résultat, au bout de 4 heures d'errance, on a capitulé et planté la tente sur un mauvais parking par -5°C. Nuit glaciale. Au petit matin, je me lève au pied de "Generic crack", fissure sur laquelle j'ai rêvé depuis mon canapé! Sensation de contemplation, d'excitation... Envie de grimper. On se remet en chasse du campement (plus facile de jour...!) puis on file grimper. Notre première fissure s'appelle Binou's crack. On se confectionne les gants de "tape" au pied, prépare le rack de coinceurs... et c'est parti!Quelle classe! Des fissures où on fourre mains, pieds et camalots, dans un décor de Lucky Luke. Au fond, le désert est hérissé des butes coiffées d'une tour verticale... Six Shooters towers... les tours revolver (le Six Shooters c'est le colt, le six-coups).
Nous allons passer plus de 2 semaines dans ce décor... AMAZING !
Réparer puis enfiler ses gants, bien mater la fissure pour choisir le rack de camalots qui va bien... verrouiller pieds et mains, serrer les dents pour absorber la douleur... voilà le lot quotidien du grimpeur de fissures d'Indian Creek.On commence à grimper dans des voies cotées 5.9, 5.10... les américains parlent de 10...
- Cette fissure là?
-c'est du 10.
Du 10... oui, du 10! En France, les voies les plus dures sont cotées 9... "Biographie" 9a+, "La Rambla directe" 9a+, "Akira" 9b... et nous on va dans du 10!!! Plus dur que tout! Et ça c'est vrai! L'impression d'être perdu dans des verrous de main... se faire mal pour résister à la pesanteur... bourrinage, reptation, corps à corps, ça aussi c'est notre quotidien. Et puis petit à petit, on se détend, on capte et le 10 reprend sa place de 5.10. Mais ça reste toujours une technique particulière et un plaisir fantastique... la pureté des lignes, la régularité des mouvements et la détermination de l'escalade.Jours de repos... direction Moab. Ravitaillement, "take it easy" et visite de parcs.
J'imaginais avant d'atterrir à Denver, l'Amérique et les américains d'une façon très française.
Une file d'attente d'1 km au portillon de l'immigration butant sur un douanier buté.
Des flics cow-boys , la main sur le flingue à la moindre infraction.
Des obèses énormes monopolisant les trottoirs et les comptoirs des Mac Do.
Des habitants à l'image de leur président et de leur système économique et social douteux.
Et bien non! Je n'ai croisé que des gens super sympa, curieux, ouverts et très accueillants.
Rémi Thivel... VS ... Steph Davis...Côté escalade on alterne grandes voies et réglage de chantier... tout va bien, on a pris notre rythme de croisière! Mais qu'est ce que j'ai mal aux pieds et aux mains!!! C'est l'heure de quitter Moab. C'est dur. Ça nous rappelle que le temps passe et puis on y était comme à la maison.
On the road again.Notre Chevrolet "Cobalt" taille son chemin dans le désert et nous rejoignons Zion pour faire des grandes voies. Amazing landscape... de la grandeur... l'escalade, moit'-moit'... des super longueurs rythmées de longueurs de merde dans le sable et les brounchous.Le Lendemain "Bryce canyon"... bis repetita... top classe.Enfin... à 3 jours de rentrer en France, direction Vegas... super, démesuré, hallucinant, fou... Des canaux vénitiens, à la tour Eiffel, du sphinx au bateau pirate... c'est sur le strip que ça se passe! L'Amérique dans toute sa démesure.La journée, nous grimpons à Red Rock. One pitch climb alias couenne. Et la nuit venue, je remonte Charleston boulevard, tourne à droite sur Main street puis Vegas avenue pour atterrir, les yeux écarquillés sur le strip.Mardi 28 Octobre. On reprend l'avion. Retour en France. Le froid et la neige nous attendent. Heureusement ma couette m'attend aussi.
Aujourd'hui, après avoir défait les sacs, j'ai pris un bain avec "Country Radio" sur internet en bruit de fond...
Cooool!
3 commentaires:
Hey my Smurf!! I'm enjoy to find your sum-up!!! Cool!!!! And thanks for the exchange and the travel..
The Sausage ;-)
exceeelleeennntes tes photos!!!!
jai reconnu la paroi a la forme bizarre: elle est dans le bouquin de Petit: comment ca tient ce truc??!! tavais pas peur que ca casse la-haut?? :-)
ah lalala... tas du bien t'eclater la bas....
Bon, A+
pstoto
PS: ta claqué combien a vegas?
... au fait quand je dis "eclater" c'est au figuré...
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