Escalade à gogo à Chamonix

jeudi 14 Avril

Ce matin je prépare rapidement mes affaires: je décolle en début d'après midi pour Cham'. Je remplis en vrac le coffre à ras bord de matériel en tout genre (chaussons, peaux de phoques, cordes, mousquetons, ski, piolets, coinceurs, arva, magnésie... et une bonne dizaine de topos).

Pendant une semaine, Michèle et Erik m'accueillent dans leur appartement de vacances.
Le programme: faire tout ce qui se présente en matière d'escalade, en alternant entre Erik, Fabienne et Alain (un couple d'amis basés eux aussi sur Cham' pour Pâques).

vendredi 15 Avril

Une petite erreur d'appréciation de ma part et nous quittons le ciel bleu de Chamonix pour les fins flocons de Courmayeur, de l'autre côté du tunnel. La vallée alpine du Valgrisenche paraît peu fréquentable et nous nous dirigeons plus au sud retrouver le soleil sur la falaise de Corma di Machaby.

Notre arrivée tardive nous ayant aiguisé l'appétit, la pause café se transforme en déjeuner gastronomique. C'est donc le ventre un peu ballonné que nous rejoignons la falaise. Nous passons malgré tout une bonne après midi de grimpe bien efficace.

samedi 16 Avril

Aujourd'hui, nous partons avec la même équipe (Fabienne et Erik) dans les Aiguilles Rouges. Fermé aux skieurs le secteur de la Flégère est très calme.

Seuls au monde, nous y grimpons la voie "Gaspard Ier" sur la pointe... Gaspard! L'ascension se déroule sans encombre. Par contre, sur notre plate-forme creusée dans la neige au pied de la voie, c'est le bazar intégral. Les chocards ont pillé nos sacs et dévoré nos trois sandwiches "poulet-crudité" qui attendaient bien sagement notre retour.

C'est donc l'estomac dans les talons que nous rentrons à Chamonix.

dimanche 17 Avril

Fabienne aime la dalle et l'Italie. Alain lui, aime faire plaisir à Fabienne. Nous traversons une nouvelle fois le tunnel pour grimper à Machaby.

Cette fois, nous enchaînons les quatorze longueurs, pas si faciles, de la voie "Per Conditio" et parvenons au sommet de la paroi du Paretone.

L'aridité des cotations de certaines longueurs, n'a d'égal que la désuétude du style d'escalade proposé: la propulsion, d'un pied assez haut placé sur une bossette, les mains à plat et la joue raclant le rocher est gratifiée d'un 5a!!!

Mais... c'est bien, ça remet les choses à leur place et ça m'évite de faire le barbot à ne mousquetonner qu'un point sur deux!

lundi 18 Avril

Aujourd'hui, je vide la voiture dans mon sac à dos: nous prenons toute la panoplie de l'alpiniste hivernal pour aller grimper vers le refuge d'Argentière.

Des Grands Montets, l'accès au bassin d'Argentière est plutôt sympa.

Nous zigzaguons entre les crevasses sous les grandes faces nord puis montons en peaux de phoque au pied de l'aiguille du Génépy à 30 minutes du refuge.

 Nous y grimpons au soleil sur un beau granit orange la voie appelée "Morts de rire".

 

Et effectivement, la bonne humeur ne nous a pas quittés car à la varappe a succédé un bon moment de ski.

mardi 19 Avril

Neuf heures du matin, la même équipe au même endroit mais sans ski et sans chaussons. Cette fois ci Alain et Erik sont en piolets-crampons pour descendre sur la Grands Montets. Quelle hérésie pour Erik qui est un bon skieur!!!

 Nous allons sur le versant N de la Petite Verte remonter une goulotte "ouverte" il y a peu: "la Pépite".

Elle propose 6 longueurs de mixte moderne et technique: crochetages, coincements de lames, renfougne...

 

Et pendant ce temps, en vallée, Michèle attend avec abnégation notre retour.

mercredi 20 Avril

Erik reste avec Michèle et nous partons donc en Suisse, Fabienne, Alain et moi. Nous allons à La Fory.

Il s'agit d'une sorte d'arête qui émerge de la forêt sur 250 mètres de haut.

  

Son escalade réserve de beau passages toujours ludiques.

jeudi 21 Avril

Dernier jour. Pour être tous ensemble, nous allons faire de la couenne en Italie.
Les mauvaises langues pourraient croire qu'on a fait du gras dans ce petit resto italien tant apprécié le premier jour... et bien non! Nous avons été au Villair sur une falaise d'une trentaine de mètres de haut, en granit bien bien raide.

La veille Fabienne m'avait confié qu'il fallait qu'elle fasse autre chose que de la dalle pour progresser. Le ciel l'ayant entendu, il était tout naturel de se retrouver dans un endroit bien vertical voire légèrement déversant par endroit.

Au jeu du dévers et contre toute attente, c'est Alain (d'habitude en retrait) qui s'est le mieux débrouillé, provocant une petite jalousie et une certaine émulation dans le reste de l'équipe!!! Je crois que l'équipe a fini les bras en feu et... les pieds niqués!

Fin d'une bonne session multi-grimpe dans la bonne humeur!